Text in French only
Par le Dr Paul DENIS
Ancien interne des Hôpitaux de Paris
Neuro-psychiatre, pédopsychiatre,
Membre titulaire de la Société psychanalytique de Paris
AUX ENFANTS VICTIMES DE L’ACTIVISME MEDICO-CHIRURGICAL
En hommage à
Céline Masson et Caroline Eliacheff
« Le plus grand dérèglement de l'esprit,
c'est de croire les choses parce qu'on veut qu'elles soient,
et non parce qu'on a vu qu'elles sont en effet. » 1
1 - Formule de Bossuet, citée par Pasteur au début d’un mémoire sur les fermentations.
Si l’on vous dit : votre fille se ressent garçon donc elle est un garçon, votre fils se ressent fille donc il est une fille… Ne le croyez pas
Un « ressenti » est une perception corporelle. Un corps féminin ne peut pas être « ressenti » comme masculin, un corps de garçon ne peut pas être « ressenti » comme celui d’une fille.
Certes un garçon peut penser qu’il aimerait vivre comme une fille, il peut croire qu’il est une fille , et même en être convaincu, penser qu’il a l’âme d’une fille dans un corps de garçon. Une fille peut penser qu’elle aimerait vivre comme un garçon ou qu’elle est, dans sa tête, un garçon. Mais cela ne change rien à sa réalité corporelle, ne change rien à son sexe génétiquement déterminé.
Admettre qu’une fille qui se dit garçon, qu’elle est un garçon mais « né dans un mauvais corps », admettre qu’un garçon qui se dit fille est une fille mais « née dans un mauvais corps » est, à proprement parler, insensé. Personne ne nait dans un « mauvais corps ». Chacun nait dans « son corps », le « bon » car il est le sien, et pour la simple raison que nul n’en connaitra jamais d’autre ni de meilleur.
L’idée qu’il serait médicalement faisable de changer de sexe encourage à penser qu’une identité alternative est possible. L’accueil de l’environnement social à un changement d’identité sexuelle non seulement encourage, ou même suggère, ces demandes de changement de sexe en les recevant comme « normales ». L’ « offre » médicale[1] suscite ces demandes. Certaines associations[2] développent un prosélytisme très actif, et parfois violent, pour promouvoir un droit aux procédures de « transition » vers l’autre sexe, y compris contre la volonté des parents. Il existe nombre de sites internet qui font une véritable propagande pour la liberté de choisir son sexe — le sexe devrait être « auto-déterminé » — et pour l’engagement dans des procédures de « transition », présentées comme toute naturelles, alors qu’il s’agit de lourdes entreprises médico-chirurgicales.
Si un enfant dit qu’il se « ressent » de l’autre sexe il faut se demander ce qui se passe en lui pour qu’il le pense. Au minimum il exprime ainsi un malaise dans sa vie psychique, une dysphorie qu’il traduit dans une insatisfaction de son sexe. Ce malaise correspond le plus souvent à une souffrance psychopathologique globale. Cela veut dire qu’il a peur de la réalité de son propre corps, à l’adolescence en particulier : un adolescent qui se dit « trans » souffre d'une « angoisse de sexuation pubertaire », angoisse qu’il veut conjurer.
C’est ce qu’exprime ce questionnement, cette souffrance, qu’il faut prendre en compte.
Cette souffrance mérite mieux qu’un traitement médico-chirurgical dont les conséquences sont irréversibles et les inconvénients assurés et définitifs. Quant aux preuves que la transition apporterait un mieux-être, elles sont « remarquablement faibles [3]».
Soyez prudents
Si l’on vous dit : il est normal qu’un enfant veuille changer de sexe… Ne le croyez pas
Dire que l’on est de l’autres sexe ne constitue pas, à soi-seul, une maladie. Et le poids de cette idée est très variable selon qu’il s’agit d’un jeune enfant ou d’un adolescent.
Plus l’enfant est jeune et plus l’idée nait par rapport aux parents et membres de la famille. Ce peut être une façon frappante de demander à être aimé autrement ; c’est plus souvent l’indice d’une difficulté dans l’organisation de la personnalité. A la préadolescence et à l’adolescence la déclaration d’être « trans » exprime une angoisse qui s’adresse non seulement aux parents mais aussi au groupe social. Angoisse et dépression rendent enfants et adolescents vulnérables au prosélytisme répandu par les réseaux sociaux.
Une identification commune à un groupe que l’idée de changement de sexe rassemble diminue un peu l’anxiété. Un véritable endoctrinement via internet enseigne ce qu’il faut dire pour se faire reconnaître « trans », ce qui favorise une véritable contagion.
Les inquiétudes qui sous-tendent la « dysphorie de genre » sont très différentes d’un enfant à l’autre. Un enfant qui se sent sans valeur dans son propre sexe imagine par exemple, qu’il en aura plus dans l’autre.
À la préadolescence, l’angoisse due à la montée de la sexualité, « l’angoisse de sexuation pubertaire » induit l’idée que celle-ci disparaîtrait si l’on était de l’autre sexe. Quoi qu’il en soit, être convaincu d’être de l’autre sexe au point de vouloir changer implique un rapport problématique avec la réalité corporelle. Cette affirmation est associée à d’autres difficultés psychologiques, différentes d’un enfant à l’autre, de sorte qu’on ne peut pas considérer ces enfants comme un groupe homogène d’enfants « trans» pour lesquelles un protocole de traitement serait toujours indiqué.
Si votre enfant vous dit qu’il est de l’autre sexe interrogez-vous sur les petites ou grandes inquiétudes que vous avez pu avoir pour lui. Était-il triste ces temps derniers ? Dormait-elle bien ? Était-il heureux en classe, harcelé ? Ne réduisait-elle pas ses repas au minimum ?
Le rapport du Dr Hilary Cass, à partir de milliers de dossiers d’enfants « trans » recensés dans toute la littérature scientifique internationale, a montré la constance de troubles psychologiques associés à la « dysphorie de genre ». Des troubles importants sont signalés dans 75% des cas : dépression, états d’angoisse, idées suicidaires, troubles des conduites alimentaires, phobies sociales, angoisses d’interaction sociales, tics, troubles du registre autistique, dysmorphophobies[4]…
Mais complémentairement on retrouve, isolément ou en association avec ces troubles psychiques, des « expériences défavorables » subies par ces enfants ou adolescents. Il s’agit d’abus physiques ou émotionnels, de harcèlement, de maltraitance, de la mort ou de la grave maladie de parents, d’abandon… Toutes situations susceptibles de générer traumatisme, angoisse et dépression.
La dysphorie de genre apparaît donc comme un épiphénomène, comme la face émergée d’un iceberg psychopathologique. C’est celui-ci qui doit être pris en compte pour aider l’enfant. S’affirmer d’un sexe différent n’est pas le choix éclairé d’un enfant sans problèmes.
Il n’est pas possible de considérer tous les troubles présentés par les enfants « trans » comme les simples conséquences d’une « incongruence de genre », comme les seuls effets d’une souffrance générée par l’idée « de ne pas être né dans le bon corps ».
Soyez prudents
Si l’on vous dit : ce qui compte ce n’est pas le sexe c’est le genre… Ne le croyez pas
Presque tout enfant, à un moment donné, ou à une période donnée de sa vie, a cultivé l’idée qu’il préfèrerait être une fille plutôt qu’un garçon, ou un garçon plutôt qu’une fille. Cela fait partie de l’évolution habituelle des enfants.
Chez un très petit nombre d’entre eux l’idée de cette préférence acquiert une force particulière, devient vouloir et affirmation qu’il sont de l’autre sexe, ils ne seraient pas nés avec le corps qui leur aurait convenu. Ils se comportent tant qu’ils peuvent comme les enfants de l’autre sexe, demandent à être traités, nommés, habillés comme des garçons s’ils sont des filles et comme des filles s’ils sont garçons. Le malaise psychologique qui accompagne cette façon de se penser de l’autre sexe, est nommée « dysphorie de genre » ou, « incongruence de genre ». Ce sont ces enfants que l’on dit « transgenres ».
La conception selon laquelle s’ils se ressentent de l’autre sexe c’est qu’ils sont de l’autre sexe a conduit à les considérer comme une catégorie particulière de personnes — personnes transgenre — qui poseraient des problèmes spécifiques et qu’il faudrait physiquement rétablir dans « le bon corps » pour les guérir de leur malaise. L’enfant devrait déterminer, constater en lui-même son sexe, il en aurait le pouvoir et la liberté. Son sexe anatomique ne serait qu’une apparence fautive à laquelle il a été « assigné » et à laquelle il faudrait remédier en fonction du genre dont il se déclare.
On ne voit pas sur quels arguments scientifiques il serait possible d’étayer cette formulation sur laquelle s’appuient les traitements médico-chirurgicaux proposés à ces enfants.
En fait il s’agit d’enfants comme les autres, confrontés à une angoisse qui n’a de particulier que d’être plus grande que celle de la plupart des enfants : une « angoisse de sexuation »[5].
Sexe et genre ne sont pas du même ordre. Le sexe est une réalité objective, scientifiquement définie et constatée, le genre est un phénomène psychique qui se développe à partir de la perception du sexe anatomique. Si un garçon veut changer de sexe c’est qu’il se sait garçon, si une fille veut devenir garçon c’est qu’elle sait qu’elle est une fille et que cette idée l’inquiète, qu’elle veut échapper à ce corps de fille qu’elle reconnait comme le sien même si elle est en redoute le potentiel.
Nous n’avons aucune liberté, ni de choix ni de changement, par rapport au sexe anatomique. Par rapport au genre, changement et évolution sont non seulement possibles mais habituels.
Le « genre » ne prévaut pas sur le sexe, il n’a de sens que par rapport à lui. Sexe et genre ne sont pas substituables l’un par rapport à l’autre. Le sexe est un fait incontournable, le genre est une idée de soi-même apparue à un moment donné et susceptible de changer.
Le sexe est fixe, le genre est évolutif.
Le genre est de l’ordre du caractère, il est qualitatif. Il se développe en fonction des personnes avec qui vit l’enfant, en particulier par identification ou contre-identification à ce qu’ils sont. Le résultat de ces mouvements est qu’un garçon peut devenir plus ou moins « masculin », plus ou moins féminin, et une fille plus ou moins féminine ou masculine, « garçon manqué » disait-on. Le genre est toujours composite, il est familialement et culturellement influencé.
Soyez prudents
Si l’on vous dit : Il est possible aujourd’hui de choisir son sexe… Ne le croyez pas.
Le sexe d’un enfant est génétiquement déterminé. Toutes les cellules de son organisme comportent une paire de chromosomes déterminants : XX chez les filles — futures femmes quoi qu’il arrive — et XY chez les garçons, futurs hommes quoi qu’il arrive. Toutes les cellules de l’organisme, de tous les composants du corps, muscles, glandes, et naturellement cerveau sont génétiquement programmées de cette façon…
La masculinisation et la féminisation hormonales commencent très tôt. La sécrétion d’hormones mâles et d’hormones féminines apparaît dès la vie fœtale et continue après la naissance.
La sécrétion de testostérone et d’œstrogènes joue un rôle extrêmement important dans la période qui entoure la naissance. Par exemple, chez le bébé garçon — mâle si vous préférez — pendant ses quatre premiers mois de vie, une poussée de sécrétion amène le taux sanguin de testostérone a des valeurs qui atteignent la moitié du taux que l’on retrouve chez l’homme adulte normal. Chez le bébé fille — femelle si vous le préférez — à la naissance, les concentrations d’œstrogènes dans le sang sont élevées. Elles baissent les 5 premiers jours de vie, puis, entre 3 et 10 mois, elles s’élèvent sensiblement pour baisser ensuite et ne remonter qu’à la puberté. La différence dans le fonctionnement hormonal des filles et des garçons commence dès le début de la vie et bien avant la puberté qu’elle contribue à préparer.
Tout le fonctionnement de l’organisme, la vie sexuelle, la reproduction de l’espèce humaine sont génétiquement programmés par ces différences biologiques découlant de la différence chromosomique entre les cellules qui composent le corps des femmes et celles qui constituent le corps des hommes.
Le sexe n’est donc pas « assigné » ni par les médecins ni par qui que ce soit. C’est une réalité génétique, biologique et anatomique qui est constatée, et à laquelle il n’est pas possible d’échapper. Laisser un enfant penser qu’il peut être d’un autre sexe, c’est lui faire espérer l’impossible.
Soyez Prudents
Si l’on vous dit : l’identité sexuelle d’un enfant est le fruit d’une prise de conscience claire de son « vrai » genre… Ne le croyez pas
L’identité sexuelle, n’est pas le fait d’un choix, ni d’une révélation soudaine, ni d’un « ressenti » profond qui la révélerait. Le sentiment d’appartenir à un sexe ou à un autre apparait très tôt et se développe au fur et à mesure que l’enfant grandit. Le petit garçon parle très vite de lui au masculin, imite son père, la fille parle d’elle au féminin, imite sa mère, y compris si elle a un « genre » assez masculin. L’identification aux personnages aimés, admirés, ou redoutés joue un grand rôle. L’identité sexuelle proprement dite, c’est à dire la sexuation de son identité apparaît progressivement à la faveur de l’apparition des désirs de la sexualité enfantine et de rêveries amoureuses.
Son identité se construit également en fonction de ce que les parents souhaitent, ambitionnent ou veulent pour leur enfant. Ces souhaits parentaux, souvent inconscients s’expriment généralement par des attitudes et des propos indirects par rapport à la sexualité.
L’identité d’un enfant s’élabore ainsi durant son enfance ; elle connait ses progrès, ses retours, ses enrichissements, ses contradictions, elle est le résultat de son histoire singulière… Se reconnaître fille ou garçon, mâle ou femelle, est au cœur de cette évolution, fondée sur des expériences corporelles spécifiques, en particulier celles que procurent les organes sexuels dont chacune et chacun prennent possession, et sur ce qu’ils imaginent des rapports sexuels, des règles, de l’accouchement. Si un enfant dit vouloir changer de sexe c’est qu’il est bien conscient de son sexe anatomique.
Ce n’est qu’à l’adolescence que les désirs sexuels prennent fortement corps et s’éveillent à l’égard d’éventuels partenaires, objets d’amour ou d’initiation et que la sexuation s’impose. Avant cela l’essentiel est de l’ordre du fantasme, des jeux sexuels, ou dérive de l’abus de la part d’adultes ou d’aînés. Ce n’est qu’à l’adolescence que l’idée d’homosexualité prend véritablement un sens. Un enfant de dix ans, garçon ou fille, qui se dit « homosexuel » ne sait pas de quoi il parle. Il imagine à sa façon ce qu’il a pu entendre dire de l’homosexualité : positivement ou avec une forme de dégoût ou de peur.
Dire qu’un enfant qui se dit « trans », d’un « genre » opposé à son sexe anatomique, doit être considéré comme étant réellement de l’autre sexe est un non-sens. Non-sens médical, psychologique et social. L’identité sexuelle d’un adolescent combinera finalement deux registres : son sexe anatomique, invariant sur lequel aucun choix n’est possible et d’autre part la façon dont il choisira le sexe de ses partenaires sexuels, hétérosexuel le plus souvent, homosexuel parfois, parfois encore en excluant l’exercice d’une sexualité partagée avec d’autres personnes. Une expérience homosexuelle, une période de vie homosexuelle, des expériences hétérosexuelles à l’adolescence ne définissent pas forcément de façon durable l’orientation sexuelle, celle-ci est susceptible de changer quel que soit le genre.
L’idée que le sexe proprement dit d’un individu puisse être autodéterminé est absurde et implique un déni de la réalité. Dire qu’un enfant peut décider de son sexe n’a pas de sens. Son sexe est un état, déterminé par la génétique. Personne n’a décidé qu’il devrait être mâle ou femelle, il l’est quoi qu’il arrive, mais il pourra développer éventuellement un genre différent. Le sexe n’est pas « assigné » à la naissance mais constaté comme une réalité, comme un fait, indépendant de la volonté de qui que ce soit.
Soyez prudents
Si l’on vous dit : votre enfant ou adolescent qui se dit « trans » ne changera plus si sa conviction persiste après six mois… Ne le croyez pas
Les enfants découvrent peu à peu comment ils sont faits, ils développent au fur et à mesure de leur développement, des idées et des conceptions sur eux-mêmes et ces idées évoluent, changent… Ils pensent autrement à différents moments de leur croissance ou de leur adolescence, à différentes phases de leur évolution psychologique.
A une époque encore très proche où l’on n’envisageait pas d’interventions médico-chirurgicales de « transition » vers l’autre sexe, on laissait les enfants jouer avec leurs idées et leurs projets, mais on prenait en compte les éléments qui pouvaient être associés à cette idée d’être de l’autre sexe : angoisse, dépression, inhibition intellectuelle et autres…
Dire qu’après six mois de délai un enfant qui se dit de l’autre sexe a pris une décision qui ne changera plus, qu’elle est « stable », est absolument inexact. Si l’on s’occupe de cet enfant et de ses difficultés, neuf fois sur dix il abandonnera son idée.
Le diagnostic de dysphorie de genre est en fait « instable » par nature. Dans les années 1970, on avait beaucoup étudié le comportement des garçons qui se voulaient filles avec l’idée de déceler un rapport entre ces conduites infantiles et un choix de vie homosexuel à l’âge adulte. Le terme consacré, pour ces comportements, était celui de « Sissi boy syndrome ». Ces enfants jouaient à des jeux « de fille », de préférence avec des filles, demandaient à se laisser pousser les cheveux, se déguisaient volontiers en fille… L’équivalent chez les filles existait déjà bel et bien mais n’avait pas eu droit à une appellation particulière : garçons manqués très affirmés, méprisant les jeux « de fille », préférant jouer avec des garçons…
Presque tous ces enfants, devenus adultes s’étaient réconciliés, avec leur anatomie sexuelle pour vivre leur sexualité avec les ressources fournies par la génétique. La moitié environ s’engageait dans une voie préférentiellement hétérosexuelle, les autres dans une voie préférentiellement homosexuelle. Il n’en restait qu’un nombre très réduit qui se voulait toujours de l’autres sexe et, ne se contentant pas du transvestisme, cherchait à obtenir des modifications corporelles.
Si l’on prend au mot un préadolescent dont on déclare la dysphorie de genre « stable », et que l’on entreprend une « transition »— par des bloqueurs de puberté par exemple —, on l’assigne à rester « trans » et on le prive, au nom de la liberté, de sa liberté de pouvoir évoluer et changer d’avis. Il faut donc bien avoir conscience que neuf fois sur dix l’entreprise de transition aura été, au mieux, inutile mais qu’elle aura infligé tous les inconvénients d’une hormonothérapie, sa vie durant, à une personne bien portante. Celle-ci se trouvera dans une situation analogue à une personne souffrant d’une maladie endocrinienne comme une hypothyroïdie ou un diabète.
Soyez prudents
Si l’on vous dit : votre enfant « trans » va se suicider si l’on n’engage pas un processus de « transition »… Ne le croyez pas
Si votre enfant se sent mal dans son sexe, il peut en effet avoir des idées suicidaires. Un nombre important d’enfants présentant une dysphorie de genre évoquent des idées de suicide — 50% environ —, certains ont fait une tentative de suicide ou ont eu des comportements auto-agressifs, heureusement les cas de suicide effectifs sont rares. Ces idées et comportements n’apparaissent pas plus fréquemment chez les enfants qui consultent pour dysphorie de genre que pour ceux qui consultent en psychiatrie indépendamment de toute dysphorie de genre. Ces idées sont toujours à prendre en, compte avec la plus grande attention mais surtout en fonction de la pathologie associée. Ce n’est pas de la demande de transition elle-même que vient le danger mais de l’intensité de l’angoisse. L’association chez un enfant d’une dépression et de la conviction qu’il est de l’autre sexe n’indique aucunement qu’il faut entreprendre un processus de transition. Il y a d’autres moyens de soigner la dépression que de prescrire des bloqueurs de puberté ou que d’enlever les seins à une jeune fille.
« Préférez-vous une fille vivante ou un garçon mort » ? Ou « préférez-vous un garçon vivant à une fille morte » ? Ces formules dont on a menacé maintes fois des parents pour leur faire accepter un processus de transition chez leur enfant, sont insensées.
Elles sont intolérables et ne reposent sur rien de scientifique :
— Il n’y a aucun moyen fiable qui permette de prévoir un risque suicidaire.
— le risque suicidaire éventuel n’est pas lié à la dysphorie de genre elle-même mais à la pathologie associée : dépression, angoisses de dépersonnalisation, troubles autistiques etc. C’est du contexte psychologique et psychiatrique que vient le risque.
— On ne peut faire de statistiques de suicide valables concernant les enfants « trans », car on ne peut les considérer comme formant une catégorie homogène.
— La prescription de médicaments bloqueurs de puberté, d’hormones masculinisantes ou féminisantes, la chirurgie d’ablation des seins et des organes génitaux n’ont jamais guéri une dépression, ni le moindre trouble du registre autistique.
— Un risque suicidaire existe bel et bien chez les sujets ayant subi une transition médico-chirurgicale.
— Enfin le soi-disant « choix » proposé aux parents est mensonger. En admettant que le risque suicidaire soit patent le « choix » n’est pas entre « une fille morte et un garçon vivant » mais entre une fille vivante mais dont on dit qu’elle pourrait se suicider — ce qui n’est pas exclu mais ce que rien ne prouve — et un faux garçon : une fille, avec de la barbe certes, équipée de médiocres prothèses sexuelles et privée de ses capacités de maternité, et qui peut être néanmoins suicidaire. Le « choix » symétrique étant entre un garçon vivant, gardant peut-être des idées de suicide, et une personne d’apparence féminine mais à la sexualité amputée, sans capacité d’enfanter, et tout aussi susceptible d’avoir des idées de suicide.
Soyez prudents
Si l’on vous dit : bloquer la puberté est une bonne solution car c’est un traitement réversible… Ne le croyez pas
L’idée d’utiliser des bloqueurs de puberté est venue du fait que des enfants, se disant d’un autre sexe que le leur, souffraient d’une accentuation de leur angoisse lors du début de leur puberté. D’où une idée toute simple : si la puberté cause de l’angoisse chez ces enfants « trans » la suspendre diminuera celle-ci et la prescription ultérieure d’hormones de l’autre sexe supprimera leur angoisse de ne pas être du « bon » sexe, puisqu’ils en auront changé. Cette idée a été à l’origine du « Dutch protocol » conseillant les bloqueurs de puberté à partir de 12 ans en moyenne, au stade 2 de la puberté, avec l’idée, non médicalement vérifiée, que ces traitements étaient réversibles. Ces traitements, qui n’ont été précédés d’aucune étude expérimentale, étaient financés par le laboratoire fournisseur des médicaments bloqueurs de puberté.
A court terme un tel traitement peut en effet diminuer l’angoisse car la montée de la sécrétion hormonale pubertaire active l’excitation sexuelle dont l’excès inemployé a causé cet angoisse. Les signes de la transformation sexuelle en homme ou femme adultes, si redoutés, sont arrêtés. Pourtant cela ne fait pas de ce traitement une réponse appropriée à l’angoisse de sexuation pubertaire. Celle-ci n’est jamais isolée, elle témoigne de troubles de l’organisation de la personnalité, de dépression, d’angoisse, de troubles du spectre autistique qui lui préexistent. Bloquer la puberté ne peut avoir aucun effet thérapeutique sur ces troubles.
La puberté n’est pas une maladie qu’il faudrait arrêter.
La suspendre change complètement les conditions du développement non seulement du corps des adolescents mais aussi de leur cerveau. Les neuroscientifiques considèrent que le développement cérébral à la puberté est induit à la fois par des facteurs dépendant du développement chronologique du cerveau et simultanément par l’élévation du taux des hormones sexuelles. Bloquer la sécrétion hormonale désynchronise en somme les facteurs de maturation du cerveau : des conséquences peuvent en découler. Par exemple après plus d’un an de prescription de bloqueurs de puberté on observe, du point de vue neuro-cognitif, une baisse de la capacité à prendre des décisions.
Non seulement les organes génitaux ne se développent pas mais la croissance elle-même prend du retard, la densité osseuse est diminuée. L’arrêt du traitement permettra la reprise d’une puberté désynchronisée, mais le plus souvent au prix d’une stérilité et de difficultés orgastiques ; la synergie entre la maturation chronologique du cerveau et la poussée hormonale ne sera jamais retrouvée…
Sur le plan psychologique l’adolescence est une période de développement global de l’identité et d’expérimentations sexuelles. Bloquer la puberté perturbe ces expériences en retardant la mise en jeu de la sexualité, en décalant ces adolescents par rapport à leurs contemporains et en focalisant la construction de leur identité dans le sens du genre.
Soyez prudents
Si l’on vous dit : il est possible de créer des organes sexuels masculins dans un organisme féminin … Ne le croyez pas…
La première intervention proposée pour masculiniser une jeune fille est l’ablation chirurgicale de ses seins. Cette opération est pudiquement dénommée « torsoplastie », comme s’il s’agissait d’une intervention de chirurgie esthétique. Si la jeune fille persiste dans son projet on lui enlèvera ensuite son utérus, ses ovaires, son vagin… Elle sera donc stérile et aura perdu toute possibilité de porter un enfant.
En échange on lui proposera une imprégnation hormonale par la testostérone. Ce traitement hormonal — qu’elle devra poursuivre toute sa vie — lui fera pousser la barbe et favorisera la perte de ses cheveux. Sa voix deviendra grave et sa pomme d’Adam saillante. Mais ce traitement ne lui donnera pas la possibilité de produire du sperme ou un équivalent qu’il faudrait trouver.
On lui proposera, pour faire un succédané de pénis, de lui allonger chirurgicalement le clitoris. Au mieux on arrivera à une longueur de 6 cm, pratiquement impropre à toute pénétration et à l’excitabilité incertaine.
Cette médiocre possibilité — les chirurgiens qui la pratiquent la jugent eux-mêmes ainsi — peut être remplacée par la confection d’un néo-pénis. Celui-ci peut être fait à partir des parois du vagin ; et comme il est impossible de créer un organe érectile — comme les corps caverneux du pénis qui se gonflent lors du désir sexuel et soutiennent l’érection — un système pneumatique a été imaginé. On dote ce « néo-pénis » d’un système de gonflage. Une petite poire prend la place qu’aurait un testicule : l’actionner produit la simulation d’une érection. Ce néo-pénis n’aura en rien la sensibilité d’un pénis et son rôle sera de l’ordre de celui d’un sex-toy qui ne peut guère tromper la perspicacité d’une partenaire sexuelle.
Ce parcours médico-chirurgical, incroyablement contraignant, avec ses interventions chirurgicales itératives, son imprégnation hormonale — à vie —avec les risques médicaux qu’ils impliquent, aboutit à la fabrication d’une personne qui aura en partie l’apparence d’un homme mais aucune de ses capacités génitales. Il se sera agi finalement et seulement d’un travestissement anatomique.
Soyez prudents
Si l’on vous dit : il est possible de créer des organes sexuels féminins dans un organisme masculin… Ne le croyez pas
Un organisme de garçon ne se prête pas mieux à une transition vers le sexe féminin que celui d’une fille vers le sexe masculin. Pour le féminiser il faut opérer une castration ; enlever seulement les testicules en ferait un eunuque, la castration sera complétée par une ablation partielle du pénis. Une partie du gland sera réséquée, pédiculée, sa vascularisation étant maintenue pour créer un néo-clitoris qui serait érectile et sensible. Pour le reste il est naturellement impossible de créer un néo-utérus, alors qu’il est possible de fabriquer des faux seins de silicone, d’épiler le sujet, de lui modifier la pomme d’Adam.
Il est possible de lui proposer la création d’un néo-vagin pour permettre des rapports de pénétration. Si le pénis a une taille suffisante au moment de l’opération c’est avec sa peau que sera fait ce néo-vagin. Mais ce peut être éventuellement avec une anse intestinale qu’il faudra prélever, chirurgie lourde, plus complexe avec un risque de complications plus grand.
Mais le vagin est un organe très sophistiqué, avec les lèvres de la vulve, sa sensibilité, ses sécrétions, ses liens avec le clitoris, principale zone érogène féminine. Le néo-vagin chirurgical n’a aucune de ces caractéristiques. Il est à peu près insensible — s’il n’est pas douloureux —, il nécessite d’être évidemment d’être lubrifié mais surtout il a tendance à se refermer et à s’infecter. Il faut donc l’entretenir avec soin, en particulier par la mise en place quasi quotidienne de « bougies » qui en maintiennent la dilatation.
L’imprégnation par des hormones — œstrogènes et progestérone —, doit être quotidienne et maintenue la vie entière… Il n’y a pas actuellement de recul suffisant sur un grand nombre de cas et d’années pour que puisse être répertoriées les conséquences au long cours d’une telle imprégnation hormonale sur un organisme génétiquement constitué pour recevoir des hormones masculines.
Il est donc possible, au terme d’un parcours médico-chirurgical très contraignant, de présenter une personne d’allure féminine, résultat d’un travestissement corporel, mais qui n’aura ni ovaires ni utérus, ni règles, et par conséquent aucun moyen de procréer, aucun moyen de porter un enfant. Seuls des spermatozoïdes — produit masculin — peuvent être conservés dans une banque de sperme pour une insémination éventuelle chez une femme non trans.
Soyez prudents
Si l’on vous dit : votre enfant pense qu’il est de l’autre sexe il faut admettre cela comme un fait de réalité et mettre en place une « transition sociale »… Ne le croyez pas
La « transition sociale » consiste à faire en sorte que votre enfant soit considéré comme de l’autre sexe, à la maison, en famille, comme à l’école. Pour cela il faut lui donner un prénom conforme à son « genre » et l’habiller de même. On lui fait « enterrer son dead name », le prénom correspondant à son sexe anatomique et qu’il ne portera plus.
Globalement les données d’ensemble du rapport Cass n’ont mis en évidence aucun élément en faveur de la transition sociale et en ont souligné les effets néfastes.
La transition sociale induit de graves conséquences. Tout d’abord elle s’accompagne parfois d’une intensification de la dysphorie. Mais surtout elle peut laisser penser à l’enfant que son problème est définitivement résolu et que sa néo-identité est admise et approuvée. Le fait de se sentir reconnu « officiellement » comme de l’autre sexe l’assigne à sa néo-identité : il lui sera très difficile de faire machine arrière ; trop de choses auront été installées dans sa tête et socialement inscrites, parfois jusqu’à l’État civil.
D’autre part, et c’est d’une importance extrême, la transition sociale laisse au second plan, voire néglige, tous les troubles préoccupants qui sous-tendent la dysphorie et qu’il est capital de prendre prioritairement en compte.
Admettre avec votre enfant qu’il est de l’autre sexe, et le traiter en fonction de ce qu’il veut, va le fixer dans son affirmation, faire sous estimer ses difficultés connexes et contribuer à gêner son évolution psychologique.
La construction des représentations de soi-même, des idéaux porteurs de projets est, qu’on le veuille ou non, gauchie par le déni de la réalité corporelle et l’affirmation d’une identité contre anatomique. C’est le rapport lui-même a la réalité qui est profondément faussé. La pensée est troublée dans son organisation cognitive et intellectuelle, laquelle est fondée sur la distinction des différences.
Les difficultés éprouvées en milieu scolaire, avec les autres enfants, avant la transition sociale, difficultés (moqueries, harcèlement…) qui ont souvent contribué à l’apparition de la dysphorie, ne sont pas supprimées : elles changent. Ce n’est en effet pas si facile de se situer par rapport aux autres, de se comporter en garçon lorsque l’on a simplement un vêtement de garçon et un prénom de garçon mais des organes sexuels de fille ou l’inverse. Et, pour une fille identifiée en garçon, comment rivaliser sur le plan sportif avec ceux qui sont nés garçons ? Et pour un garçon en transition sociale comment se montrer fille en étant plus grand que les filles et avec un pénis ? Les moqueries qui pouvaient exister changent de contenu mais il en reste et de nouvelles apparaissent même si certaines, parfois, s’inversent : des enfants qui étaient moqués acquièrent une sorte de prestige du fait de leur transition, mais est-ce si favorable d’être considéré comme un héros pour une situation fausse ? Quant aux enfants qui cachent leur état de transition ils souffrent de la crainte d’être découverts, limitent de ce fait leurs relations, s’isolent, et sont souvent demandeurs d’être soumis le plus rapidement possible aux bloqueurs de puberté.
La transition sociale soutien la conviction identitaire et favorise ainsi l’exigence ultérieure de modifications corporelles, elle est souvent comprise comme une première étape en attente de la transition médico-chirurgicale. La transition sociale apparaît ainsi comme une promesse de changement de sexe.
A la préadolescence, et chez une adolescente encore ancrée dans son identité idéale masculine et la réclamant de façon menaçante, une transition sociale peut avoir le mérite de la protéger de la prescription de bloqueurs de puberté, puis de testostérone, et de surseoir à des modifications corporelles irréversibles comme l’amputation des seins. La personne concernée garde plus longtemps la liberté de renoncer à son projet de transition et de vivre ultérieurement son « genre » avec des organes sexuels intacts et donc en conservant ses capacités au plaisir sexuel. Et le plus souvent elle y revient !
Chez les enfants prépubères il faut être particulièrement prudent quant à une transition sociale, éviter toute décision hâtive… laisser la situation ouverte, évolutive…
Soyez prudents
Si l’on vous dit : le genre est ce qui détermine les pratiques sexuelles…. Ne le croyez pas
La sexuation et le genre suivent des mouvements qui peuvent se confondre ou diverger.
Un genre masculin peut se développer chez une personne de sexe femelle, un genre féminin chez une sujet de sexe mâle. Le genre nait dans l’histoire des relations de l’enfant avec les autres. Il dérive d’identifications à des personnage des deux sexes, aimés ou redoutés ; ces identifications dotent chaque garçon d’un ensemble de caractéristiques l’apparentant à la féminité et chaque fille de caractéristiques masculines. Il est des hommes que l’on dit efféminés ou encore « maternels », des femmes que l’on dit « viriles », mais la plus féminine des femmes possède des caractères masculins, le plus caricaturalement viril des hommes garde des traits acquis par identification à sa mère, sœur ou amies. Ces caractères de genre croisés sont précieux et permettent de se mettre à la place de quelqu’un de l’autres sexe, de le comprendre mieux. Ces caractères de genre sont plus ou moins bien vécus par chacun. Un garçon qui perçoit en lui un potentiel féminin peut craindre de n’avoir qu’une virilité faible, de ne pas être aimé comme garçon ; telle fille peut penser qu’il lui faudrait être masculine pour obtenir l’amour de son père ou celui d’autres filles.
Si le genre peut jouer un rôle dans le choix des partenaires sexuels, l’orientation homosexuelle ou hétérosexuelle de la vie amoureuse est indépendante du genre. Un homme de genre très féminin peut éprouver des désirs sexuels très puissants pour une femme. Un homme très viril peut ne pas pouvoir désirer une femme alors qu’un homme éveillera son désir. Une femme très féminine peut n’être éveillée sexuellement que par une femme, une femme avec des identifications masculines très nettes peut n’aimer de relations sexuelles qu’avec un homme. Un homme efféminé n’est pas ipso facto homosexuel ni une femme masculine lesbienne.
Il est frappant que l’on ait constaté, chez de nombreux enfants se disant de l’autre sexe, la crainte, et parfois l’horreur, à l’idée d’être lesbienne ou gay, qu’une angoisse à l’idée de le devenir, avait sous tendu leur affirmation de genre. Il s’agit d’un évitement de la sexualité, homosexuelle en l’occurrence, et non du choix d’un autre exercice de la sexualité anticipé. Fruit de l’angoisse de sexuation l’idée d’être « trans » se fonde essentiellement sur un refus de la sexualité à venir. Redisons-le c’est l’angoisse de sexuation pubertaire qui est la principale source des demandes de transition.
Certaines personnes développent un genre qu’elles décrivent comme « non-binaire », ne voulant pas se fixer ni dans un genre défini ni dans des modalités de relations sexuelles de type mâle ou femelle. Ce parti pris d’incertitude fait qu’elles ne sollicitent généralement pas de modifications corporelles.
Soyez prudents
Si l’on vous dit : ceux qui sont défavorables à la « transition » médico-chirurgicale des enfants réputés « trans » sont « transphobes »… Ne le croyez pas
Est déclaré « transphobe » quiconque se montre défavorable aux traitements médico-chirurgicaux de « transition » des enfants mineurs. Ce serait le fruit d’une démarche discriminatoire, liberticide, hostile, sans pitié, violente même, contre ces enfants et adolescents qui souffrent et pour qui il faut faire quelque chose. Il y aurait là une atteinte à leurs droits … Ne pas considérer ce garçon qui se dit de l’autre sexe comme une fille, cette fille qui se dit garçon comme de sexe masculin, serait non seulement les blesser mais les nier. Ne pas entreprendre d’accorder leurs corps avec leurs convictions serait inhumain…
Personne n’a ni peur ni rejet et encore moins « phobie » des enfants qui se disent de l’autre sexe ; les médecins et « psy » qui contre indiquent les transitions médico-chirurgicales des mineurs sont tout aussi bienveillants que ceux qui les prônent. Il ne s’agit ni de dégoût, ni de sentiments, ni de religion, ni d’idéologie qu’on la dise de droite ou de gauche. L’opposition manifestée aux traitements hormonaux et chirurgicaux proposés — souvent très tôt — chez les mineurs par des services « spécialisés » dans la transidentité, est fondée sur des considérations médicales et psychopathologiques et sur les pauvres résultats de ces entreprises, réputées « thérapeutiques ».
N’y a-t-il pas une curieuse contradiction à proclamer que l’ « incongruence de genre » n’est pas une maladie tout en prescrivant pour la « soigner » des traitements médico-chirurgicaux aux résultats irréversibles, incluant des mutilations, et aboutissant à la nécessité d’un traitement hormonal la vie durant ?
Transformer un enfant bien portant en un sujet handicapé et affecté d’une maladie de longue durée est-il défendable ?
La thèse qui se fonde sur l’idée que de faire effectuer une « transition » à un enfant va lui permettre de se sentir bien dans sa peau est illusoire. Angoisse, dépression, troubles autistiques, persisteront et peuvent même s’accroitre après la transition ; des idées de suicide peuvent se manifester malgré la suspension de la puberté et l’administration d’hormones. Des cas de suicide effectif ont été observés au décours d’un programme de transition et des opérations chirurgicales prescrites. La transition ne protège pas du suicide. Il y a d’autres moyens de traiter la dépression d’un enfant dysphorique de genre que de suspendre sa puberté, de l’amputer de ses seins, de l’émasculer et de le condamner à prendre une hormonothérapie pendant toute sa vie.
Il faut rappeler que dans les états dépressifs profonds on observe des conduites d’automutilation. L’importance de la dépression, chez plus de la moitié des enfants qui se veulent de l’autre sexe, apparente leur refus de leur sexe anatomique à une recherche de suppression de la sexualité proche d’une automutilation. Une jeune fille qui réclame l’ablation de ses seins demande effectivement une mutilation. Devons-nous admettre, par bienveillance, l’automutilation assistée ?
Ce refus de la sexualité s’exprime souvent chez les jeunes filles par la survenue d’une anorexie mentale. Ces jeunes filles cherchent à réduire leur poids de façon extrême. Elles cultivent la sensation de faim, s’imposent des réductions alimentaires drastiques qui peuvent les conduire à la mort. A trente kilos pour un mètre soixante dix, elles se considèrent encore trop grosses, puisqu’elles le disent devons-nous les croire et leur donner du semaglutide[6] ?
Et que faire devant un enfant qui dit qu’il veut mourir ? Devrait-on avoir la bienveillance de respecter sa liberté et de lui proposer un suicide assisté ? Serait-ce être suicidophobe que de ne pas le faire ?
L’angoisse de ces enfants « trans », l’incertitude, la confusion, où ils plongent leurs interlocuteurs, parents, professeurs, médecins, psychologues déclenchent des mouvements d’empathie, d’angoisse et de confusion. La crainte de les blesser, d’aggraver les angoisses de ces mineurs, la peur qu’ils ne se suicident si on leur refuse le changement de sexe qu’ils demandent, poussent à l’action. L’idée qu’il faut « faire quelque chose » rapidement, et de radical pour eux tend à s’imposer. La tentation de les faire changer de sexe — malgré l’évidence de l’impossibilité médicale d’une telle conversion — prend forme… Passer à l’action a fini par apparaître comme évident.
La suspension hormonale de la puberté — qui a été un passage à l’acte médical effectué sans études ni expérimentations préalables — est devenue un « protocole ».
Les effets des entreprises de transition sont nombreux et irréversibles. Après une brève période de satisfaction — celle d’avoir gagné… —, les mineurs engagés dans une « transition » sont confrontés à des difficultés nouvelles, ne serait-ce que celles de la contrainte médicamenteuse de l’hormonothérapie qu’il faut suivre — avec les dangers qu’elle implique pour la santé — et celles du parcours chirurgical proposé qui va de la mammectomie à une série d’interventions génitales possibles (dès 18 ans) aux résultats problématiques.
Et puis ils doivent arriver à se situer socialement. Ces personnes, assignées à prendre toute leur vie des hormones substitutives, auront un statut de femme-trans ou d’homme-trans dont la situation n’est pas si simple et, en fait, toujours difficile. L’état-civil ne fait pas tout. Ces personnes auront perdu la spécificité de leur sexe génétique, les pouvoirs qu’il comporte et la liberté de les retrouver. La plupart auront des difficultés à construire une vie relationnelle cohérente. Il leur sera difficile de se situer par rapport aux personnes non-trans — ne serait-ce que sur le plan sportif — et d’organiser une vie amoureuse. Leurs problèmes de santé mentale resteront dans le prolongement de ceux qu’ils éprouvaient avant leur transition ou se seront aggravés. La probabilité de dépression et de tentative de suicide est considérablement plus élevée pour eux[7].
Certains regrettent leur « transition » et cherchent à s’identifier à nouveau, socialement, à leur sexe de naissance.
Il faut bien entendu répondre à la souffrance des enfants réputés « trans » ou « dysphoriques de genre », souffrance qui est le fait de la psychopathologie concomitante. C’est cette souffrance qu’il faut prendre prioritairement en compte. Celle-ci relève de la psychothérapie ou de la psychiatrie.
Il faut être conscient du fait que, de toute façon, les mesures de transition médico-chirurgicales possibles ne sont pas de nature à améliorer l’état psychique de ces adolescentes et adolescents alors qu’elles ont d’évidentes conséquences nuisibles sur le plan sexuel, sur le plan social, et sur celui de leur santé à venir.
Il n’y a pas de traitement chirurgical possible d’un trouble psychologique. On a renoncé aux interventions neurochirurgicales, aux lobotomies effectuées jadis sur des sujets réputés schizophrènes. Il faut renoncer aux traitements médicochirurgicaux de la souffrance de sexuation pubertaire vue sous l’angle restreint de la transidentité.
Soyez prudents
[1] Il s’agit d’une offre qui peut prendre des dimensions commerciales. Aux États Unis, le marché de la transition médico-chirurgicale enregistre de gros chiffres d’affaires.
[2] Quelques associations LGBT par exemple — Lesbiennes, Gay, Bisexuels & Trans — mais pas toutes.
[3] Citation du rapport du Dr Hilary Cass. Le National Health Service de Grande Bretagne, constatant les anomalies de la prise en charge des enfants se disant « trans » à la Tavistock Clinic de Londres en a fait fermer le département qui s’en occupait et commandité un rapport sur les traitements qui étaient proposés. L’équipe du Dr Cass a procédé à l’étude de plusieurs milliers de dossiers et publications en Grande Bretagne, aux Etats Unis et en Europe. Parmi les conclusions de ces travaux cette constatation : les preuves d’un mieux être apporté par les transitions médico-chirurgicales sont « remarquablement faibles ».
[4] Considérer telle partie de son corps, bien que banale, comme difforme ou monstrueuse.
[5] Terme utilisé dans un texte défendant une éthique de la recherche et de la pratique clinique, proposé par l’Observatoire de la Petite Sirène et approuvé par un grand nombre de médecins et psychologues.
[6] Commercialisé, entre autres, sous le nom d’Ozempic, antidiabétique utilisé dans le traitement de l’obésité.
[7] Une étude récente publiée par le Department of Emergency Medicine, University of Texas Medical Branch at Galveston, Galveston, USA, a montré que Les personnes ayant subi une chirurgie d'affirmation de genre présentaient un risque de tentative de suicide 12,12 fois plus élevé que celles qui n’en avaient pas subi.
Comments