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Manifeste - Pas en notre nom - Not in our name

Photo du rédacteur: La Petite SirèneLa Petite Sirène

Dernière mise à jour : 8 janv.

Des professionnels de santé (médecins, psychologues…) s'opposent à l'approche transaffirmative du groupe de travail de la HAS concernant les mineurs qui se questionnent sur leur genre.


Health professionals (doctors, psychologists, etc.) are opposed to the HAS working group's trans-affirmative approach to minors who are questioning their gender.


Tribune Le Point - Le 19 décembre 2024 - OPS



TRIBUNE. Des professionnels de santé s’opposent à l’approche transaffirmative du groupe de travail de la HAS concernant les mineurs qui se questionnent sur leur genre.







 

PAS EN NOTRE NOM.


Le 12 décembre 2024, le projet confidentiel de recommandation de la Haute Autorité de santé (HAS) concernant le « Parcours de transition des personnes trans » a été rendu public par Le Figaro, ce qui a eu pour conséquence une très importante prise de conscience chez les professionnels de santé. Elle concerne d'une part le fonctionnement de la HAS et, de l'autre, son positionnement quasi calqué sur les revendications des associations transactivistes.


Il est probable que si la HAS avait choisi de ne parler que des majeurs, les réactions auraient été moins vives ; encore que la mise à disposition de tout l'appareil médico-chirurgical pour des « soins » (hormones, chirurgie mais aussi épilation au laser, implantation de cheveux, etc.) remboursés par la Sécurité sociale au bénéfice de « non-malades », au moment où notre système de santé est lourdement déficitaire pose pour le moins question.

Le 13 décembre, la HAS a publié sur son site une mise au point qui déplore la diffusion dans les médias de ce document qui ne serait pas définitif car soumis à un groupe de lecture.


Prenons acte qu'il ne soit pas trop tard. Sur quoi s'appuie le projet de recommandations proposé par le groupe de travail de la HAS après plusieurs mois de travail ?


Postulat erroné

Il semble s'appuyer sur un postulat erroné selon lequel les recommandations nationales françaises devraient être réécrites pour répondre à toutes les demandes médicales et chirurgicales des personnes s'identifiant trans, et ce, depuis que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a créé un nouveau diagnostic d'« incongruence de genre » (qui remplace la « dysphorie de genre ») dans son manuel CIM-11 (Classification internationale des maladies).


Contrairement à ce qu'indique le document de travail de la HAS (p. 8), l'OMS n'a pas pris de décision concernant les enfants et les adolescents. Dans un document du 15 janvier 2024, elle indique que ses guidelines « ne concerneront que les adultes et ne répondront pas aux besoins des enfants et des adolescents car, après examen, la base de données probantes sur les enfants et les adolescents est limitée et variable en ce qui concerne les résultats à long terme des soins d'affirmation de genre pour les enfants et les adolescents ».


Par ailleurs, il est remarquable que le projet de recommandations de la HAS ressemble en tous points à celles de la WPATH (World Professional Association for Transgender Health), déjà très problématiques. En quelques années, cet organisme, créé en 2007, devenu militant, s'est présenté comme une autorité internationale en matière de médecine du genre, collaborant avec des organisations et des gouvernements de plusieurs pays. Les lignes directrices de soins pour les personnes transgenres (Standards Of Care ou SOC) sont mises à jour en fonction des dernières recherches et prétendent être fondées sur des preuves alors qu'elles ne le sont pas. Les services de genre de nombreux pays revendiquent de s'appuyer sur ses recommandations.


Mépris des arguments scientifiques


Le huitième standard de soins de la WPATH (SOC 8) est la source d'un scandale qui secoue l'administration de la présidence Biden, scandale qui discrédite sérieusement ces préconisations et par là même ceux qui s'y réfèrent. En juin 2024, le tribunal du Middle District of Alabama Northern Division a révélé des documents compromettants concernant l'évaluation des preuves de la SOC 8. Une grande partie des documents sont dans le domaine public et montrent que des membres actifs de la WPATH ont supprimé des preuves qui ne soutiennent pas l'accès sans réserve aux interventions endocriniennes et chirurgicales chez les mineurs. La WPATH a imposé son idéologie en dissimulant les preuves scientifiques n'allant pas dans son sens. On observe que plus les preuves démontrant le peu d'efficacité des bloqueurs de puberté et des hormones croisées sur le bien-être des mineurs s'accumulent, plus les recommandations de la WPATH suppriment les barrières protectrices au mépris des arguments scientifiques.


Dans leur état actuel, les recommandations de la HAS sont encore plus radicales que celles de la WPATH. Nombre d'entre elles se fondent uniquement sur des « accords d'experts » qui sont, de l'aveu même de la HAS, situés au plus bas des grades d'évaluation des preuves. Aucune référence n'est fournie en ce qui concerne les preuves de meilleur grade, alors qu'elles existent et que le rapport établi au Royaume-Uni par le Dr Hilary Cass (Rapport Cass) les relève clairement. Ces recommandations semblent alignées sur celles de la Société française d'endocrinologie et diabétologie pédiatrique (SFEDP) – tout aussi problématiques – publiées en novembre 2024. L'examen du groupe des 30 membres montre que la grande majorité, y compris les responsables, ont des conflits d'intérêts, y compris des conflits intellectuels.


Les médecins généralistes et spécialistes (pédiatres, endocrinologues, gynécologues, chirurgiens plasticiens et urologues, pédopsychiatres…), les psychologues et psychanalystes, juristes et les chercheurs de toutes disciplines, souhaitent manifester leur ferme opposition à l'approche transaffirmative de la HAS et du groupe de travail de la SFEDP pour les mineurs.


Ils demandent que les points suivants soient respectés :


L'équilibre et la transparence des groupes d'experts

Nous demandons la dissolution du groupe d'experts actuels de la HAS sur ce sujet, en raison d'importants conflits d'intérêts qui ne permettent pas de produire des recommandations objectives.

La composition du groupe d'experts doit être équilibrée, transparente et les conflits d'intérêts révélés et publiés. La composition actuelle rend caduques les préconisations siglées « AE » pour « accord d'expert ». Ce soi-disant consensus scientifique masque l'unanimisme du groupe d'experts et la faiblesse des preuves scientifiques.


Protection des mineurs

Les jeunes de 16-18 ans ne doivent pas être considérés comme des majeurs alors qu'ils ne le sont ni juridiquement ni psychiquement. Compte tenu des études actuelles, les mutilations d'organes sains devraient être interdites chez les mineurs. Leur souffrance, bien réelle, doit être prise en compte par d'autres moyens. La HAS non seulement les autorise mais étend l'autorisation à la chirurgie de l'appareil génital qui, jusqu'à maintenant, ne se pratique pas en France avant 18 ans.


Autorité parentale

Les parents de mineurs ne doivent pas être menacés d'un retrait de l'autorité parentale dès lors qu'ils s'opposeraient à la volonté de leur enfant d'entreprendre une transition médicale et/ou chirurgicale. Le « ressenti » peut s'exprimer mais sa réalisation n'est pas un droit. Les associations encourageant la transition de genre des adolescents n'ont en aucun cas à se substituer au ministère public pour encourager des poursuites, car il existe un risque majeur d'emprise de type sectaire sur les adolescents.


Considérer la recherche européenne

À ce jour, une douzaine de revues systématiques de preuves sur les transitions des jeunes ont été publiées. Il est essentiel de prendre en compte les travaux européens émanant de la Finlande, la Suède et du Royaume-Uni. Ces travaux montrent que la transition sociale, les bloqueurs de puberté, les hormones croisées chez les mineurs ne tiennent pas leur promesse d'amélioration de la vie et de prévention du suicide. Nous renvoyons à un important article international « Évolution des lignes directrices nationales pour le traitement des enfants et des adolescents atteints de dysphorie de genre : perspectives internationales ».


Réévaluer le diagnostic

La proposition clinique ASP – angoisse de sexuation pubertaire – doit être sérieusement prise en compte afin de mettre en question le diagnostic de « dysphorie de genre » ou d'« incongruence de genre » et ses conséquences mais aussi la qualification de « mineurs trans ». La grande majorité d'adolescents qui se questionnent sur leur identité sexuée ne sont pas « trans », mais sont en souffrance et doivent bénéficier en première intention d'une prise en charge psychologique, voire pédopsychiatrique holistique et non être adressés dans les services spécialisés « transidentité ».

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