TRIBUNE. Les préconisation de la HAS, qui appelle à la gratuité des transitions de genre dès 16 ans, s’inscrivent dans la lignée des thèses portées depuis plusieurs décennies par les mouvements activistes les plus radicaux, dénonce Olivier Vial, directeur du CERU et auteur du rapport « Détrans, les Cassandre de la communauté trans ».
Olivier Vial - 14 décembre 2024 - Le JDD
« On n’est pas sérieux quand on a 17 ans… » Et pourtant, si l’on suit les préconisations de la Haute Autorité de Santé (HAS), on pourrait, dès 16 ans, décider de s’engager dans un long parcours de transition de genre, allant du changement d’identité sociale à la prise de lourds traitements hormonaux, en passant par des opérations chirurgicales dont les conséquences sont irréversibles.
Cet avis, rédigé par un comité anonyme, dont l’autorité administrative refuse de révéler les noms et les qualités des personnes qui le composent malgré un recours juridique, s’inscrit dans la lignée des thèses portées depuis plusieurs décennies par les mouvements activistes les plus radicaux. Pour eux, le ressenti est désormais la seule vérité que l’on doit prendre en compte. La biologie, l’anatomie sont passées par pertes et profits. Si une personne doute de son identité sexuelle, si elle ressent à un moment donné l’envie de transitionner vers un autre genre, rien ne doit venir ralentir la concrétisation de son ressenti. Les appels à la réflexion ou à la prudence sont immédiatement perçus comme de la violence.
Ainsi, la HAS enjoint les médecins qui accueillent les personnes souhaitant transitionner à se contenter d’enregistrer leur souhait sans tenter de proposer une évaluation ou un accompagnement médical : « L’identité de genre ne doit pas faire l’objet d’une évaluation psychiatrique spécifique. » Pour les auteurs de ce rapport, tout doit être fait pour simplifier et accélérer les transitions de genre. Ils souhaitent ainsi créer un véritable service public gratuit et rapide offrant un accès facilité aux traitements hormonaux (bloqueurs de puberté, « hormones d’affirmation de genre »), ainsi qu’aux opérations chirurgicales (mastectomie, vaginoplastie, phalloplastie…).
L’engrenage des transitions précoces
S’interroger sur le bien-fondé à moyen terme d’un tel processus est condamné par les associations transactivistes qui voient, derrière tout appel à la réflexion, un signe de transphobie. Ainsi, de manière outrancière, la HAS envisage que les parents soient déchus de leur autorité parentale s’ils refusent la demande de leur enfant mineur. « Si les parents persistaient à refuser la demande de leur enfant », en effet, dans une telle hypothèse, la HAS préconise alors « un signalement pouvant aller jusqu’à une délégation partielle d’autorité parentale » voire « une déchéance de l’autorité parentale ou une émancipation ».
Cette précipitation est incompréhensible et néfaste, car, comme l’ont démontré de nombreuses études médicales, chez l’enfant et l’adolescent, la dysphorie de genre peut être un état transitoire. « Selon les études longitudinales faites chez les enfants prépubères (principalement des garçons) adressés à des services spécialisés pour une évaluation de dysphorie de genre, on n’en retrouve la persistance à l’âge adulte que pour 6 à 23 % des sujets ». Pour de nombreuses personnes qui s’identifient précocement comme dysphoriques de genre, on constate qu’avec le temps elles avaient simplement du mal à comprendre leur orientation sexuelle naissante et qu’au fil du temps, elles se définissent simplement comme homosexuelles et non plus comme transgenres.
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